Les choses qui ont été Exposition temporaire

Quand on regarde ces planches en couleurs, c'est un peu comme si le verre avait une mémoire : on y voit la petite fille ou le petit garçon studieux, l'application dans l'étude, le soin apporté aux devoirs à rendre. Le viscosimètre Engler, destiné à mesurer la viscosité d'un liquide, nous ramène lui quelques années en arrière, dans les salles de sciences où l'on se livrait à des expériences en groupe, le nez collé à l'appareil, les yeux écarquillés pour tenter de voir plus loin que le petit monde familier qui était le nôtre. Le coffret en bois possède cinquante compartiments dans lesquels, au siècle dernier, on rangeait les tampons encreurs portant le nom des matières enseignées à l'Institut. Cinquante noms pour cinquante univers. Le tambour à boules pour le tirage au sort des sujets d'examen de fin d'études renvoie au cérémonial impressionnant de l'épreuve, à la solennité du jury, à la rigueur du choix imposé à l'élève, à ce véritable rite de passage imaginé par la culture occidentale comme porte d'entrée dans le monde sérieux des adultes. Enfin, les fioles renfermaient un échantillon des substances pures ou mêlées obtenues à partir des 118 éléments chimiques connus. Ces objets de laboratoire colorés aux formes diverses ressemblent à une dinette pour lycéens, comme un fil tendu entre l'enfance qui n'est plus et la vie adulte, encore incertaine, qui se profile à l'horizon.

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Tous les objets présentés ici proviennent de l'Institut d'Enseignement Secondaire de Girona qui, de 1869 à 1968, a occupé le bâtiment qui abrite aujourd'hui le musée d'Histoire. La collection se compose d'objets autrefois utilisés en classe ou dans les laboratoires. Une partie est conservée dans ce musée, une autre à l'actuel Institut Jaume Vicens Vives qui, en 1969, a pris la suite de l'ancien Institut.