
Irene Solà

La parole écrite est déterminante dans une partie des gravures de Goya. L’artiste, qui fréquente souvent les cercles d’écrivains des Lumières et s’inspire parfois de la littérature satirique de son temps, sous-titre certaines de ses gravures et dessins de commentaires, de traits d’esprit et de jeux de mots. Ce sont des légendes ou des épigraphes aux indications concises, incisives, qui servent fréquemment à comprendre l’image, mais qui, dans d’autres cas, provoquent des malentendus.
Irene Solà (Malla, 1990) puise dans les légendes goyesques pour créer Esto sí que es leer, un centon (œuvre littéraire composée de passages empruntés à d’autres textes) élaboré à partir de 17 estampes des Caprichos et de 13 des Desastres de la guerra. Solà donne forme à cette nouvelle composition littéraire, également visuelle, à partir des aphorismes des planches, en transformant la prose en vers.
La lecture à voix haute du poème accompagne cette nouvelle disposition des gravures, qui oscille entre le récit caricatural et cocasse et le scepticisme malicieux.